L’ENDIVE DE A à Z
La culture de l’endive est une culture bien à part, car, avant d’obtenir un chicon, il faut passer par plusieurs étapes. L’endive est une plante bi-annuelle, ce qui signifie que la récolte se fait sur le deuxième cycle de la plante.
Autrefois on cultivait la racine d’endive pour consommer la chicorée. Même si c’est toujours le cas, aujourd’hui on cultive aussi la racine d’endive pour consommer la salade.
Nous distinguons trois cycles importants dans la culture de l’endive : La culture en champs, la conservation ou hivernation, la culture du Chicon
... et deux métiers bien distincts : Culture de la racine ou Culture du Chicon
LA CULTURE EN CHAMPS
Elle va du semis à l’arrachage.
Cette culture est exigeante vis-à-vis de la terre et des conditions climatiques au moment du semis car la précision exigée au semis ( écartement et positionnement des graines) impose une terre relativement facile à travailler.
La date de semis s’étale entre fin avril et la mi-juin avec des techniques de semis plein air ou sous bâches.
La culture de la racine exige aussi des assolements de long terme pour se prémunir face aux pressions sanitaires
Les maladies cryptogamiques et les ravageurs sont nombreux et peuvent se retrouver lors de la culture du chicon.
Cette culture demande de la maîtrise en ce qui concerne le désherbage chimique et mécanique, ainsi que du répondant en irrigation.
La période d’arrachage de la racine s’étale entre fin septembre et la fin décembre en fonction des variétés, des dates et techniques de semis et des conditions climatiques qui influencent la maturité.
Nous retrouvons lors de l’arrachage l’importance de la qualité de la terre car il est indispensable d’être en mesure de produire un arrachage qualitatif en période humide.
* Maladies cryptogamique : sclérotinia, Erwinia, phytophthora, bactéries
* Ravageurs : pucerons lanigaire, mouche de l’endive.
LA CONSERVATION
Il est fortement conseillé d’avoir accès à une chambre frigorifique pour la conservation de l’endive.
En fonction de l’étalement de la période de forçage, il est nécessaire d’avoir deux dispositifs froid : un positif et un négatif.
Pour un forçage de novembre à mars le frigo positif est suffisant. Par contre pour un forçage allant d’avril jusqu’au démarrage de la campagne suivante, c’est-à-dire octobre-novembre, le frigo négatif est obligatoire.
Certains producteurs ne dispose pas de frigo, ils profitent du climat et stockent les racines au sec et à l’abri de la lumière. Cela ne représente aucun investissement, mais expose le forçeur à des pertes d’exploitation car il est tributaire des aléas climatiques (début d’hivers très doux) et des risques phytosanitaires.
LA CULTURE DU CHICON
Contrairement à la culture de la racine, la culture de l’endive est accessible à tout le monde, grâce aux différentes conditions d’infrastructures plus ou moins exigeantes et surtout en fonction du circuit de commercialisation de chacun. Nous avons au travers de notre clientèle trois profils : les particuliers, les maraîchers et les grosses unités de forçage.
Deux méthodes sont reconnues, avec chacune de multiples variantes :
L’hydroponie :
Le principe de l’hydroponie est de cultiver les racines dans une salle confinée, gardant une ambiance humide et dans le noir total. Les racines sont plantées en bacs de différentes tailles, reliés à un circuit d’eau dont l’alimentation est permanente.
Type de bâtiment : bâtiment industriel, agricole ou cave de gros volume ou l’on peut maîtriser la température ambiante et où l’on puisse installer un système d’alimentation en eau permanent.
Ce système permet de contrôler sa culture grâce à la maîtrise des températures de l’eau et de l’air (entre 15 et 21°c) et d’avoir une récolte en 21 ou 28 jours.
Cette méthode de forçage demande de l’investissement (bacs, pompe cuve, circuit d’eau, mais facilite le travail et permet un certain contrôle de sa culture.
Le forçage traditionnel dit en terre :
Ce type de forçage ne nécessite pas de bâtiment, il se fait en extérieure ou en serre. Cela consiste à replanter les racines en terre ou fosse (garder le contact avec le sol) et les recouvrir avec un isolant.
L’isolant peut-être de la terre, de la paille, de la fibre de coco, qui sont eux-même recouverts d’une bâche noire afin de conserver un milieu humide. Pour chauffer son environnement il existe des serpentins thermiques pour stimuler la pousse de l’endive et apporter des calories en terre.
Ce système demande très très peu d’investissement matériel, par contre il est beaucoup plus difficile de maîtriser sa culture. Les débuts de campagne sont parfois difficiles car la température extérieure est trop élevée (25°C durant plusieurs jours).
Attention le travail est plus difficile (mise en place et surveillance), par contre la qualité du produit est supérieure à l’autre méthode. Il est aussi difficile de savoir à quel moment il est possible de récolter les chicons.
Pour information il existe aussi des méthodes alternatives qui proviennent de l’ingéniosité de certains et qui combinent les deux méthodes en fonction des moyens à disposition.